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N°27 Issy-les-Moulineaux, Bras mort de l’île Saint Germain. Évolution écologique des berges

La photo ci-contre est un cadrage sur un bras mort de la Seine vue depuis le pont de Billancourt, boulevard des îles, sur la portion entre l’île Saint Germain et le quais Stalingrad. Il montre le rapport qu’entretient la ville avec cet élément naturel et les relations avec les industries souvent implantées au bord de l’eau.

 

Sur les photographies de 1996, 1998, on remarque encore la présence des cheminées en arrière-plan et sur la droite les anciens hangars de l’armée.  A Issy-les-Moulineaux les sociétés industrielles et polluantes d’antan sont progressivement remplacées par des entreprises du secteur tertiaire ou plus récemment par la construction de logements ou par de nouveaux espaces publics en témoigne leur disparition progressive sur la photographie de 2008. En effet, Issy-les-Moulineaux est déjà une ville dense et les emprises industrielles disponibles représentent des opportunités. Le phénomène d’augmentation du prix du foncier dans les Hauts-de-Seine est notable et reste moins important dans d’autres départements. Les industries ont donc tendance à se développer ailleurs, laissant des parcelles disponibles pour des opérations d’aménagement. 

La disparition de l’usine TIRU (dont les cheminées sont visibles sur les photos antérieures à 2008) a cependant des causes différentes.

En 2006, on s’aperçoit que l’usine de combustion des déchets ménagers non recyclables ne respecte pas les normes de rejets atmosphériques fixées par une directive européenne. Elle n’est dès lors qu'autorisée à transférer des déchets. La même année, un incendie met en danger les habitations proches. Une des cheminées menace de s’écrouler. Suite à cet incendie, elle est détruite par mesure de sécurité. La TIRU cesse définitivement son activité en 2007 avant d’être entièrement démolie en 2008 et remplacé par un centre de tri et de valorisation énergétique des déchets ménagers nommé « Isséane ».  La ville de Paris, propriétaire du terrain, assure la maîtrise d’ouvrage des travaux.

En 2010, la seconde cheminée est démolie, effaçant définitivement du paysage, l’ancien repère industriel. Les friches industrielles laissent place à une rénovation en 2012 au sein du nouveau projet « Eco quartier ZAC* « des bords de Seine » », à l’emplacement du centre de tri.  L’objectif étant de rattacher le centre-ville à la Seine. L’opération comprend 41 000 m2 de logements (dont 30 % de logements sociaux), 24 000 m2 de bureaux, comprenant entre autres le futur siège de BNP Paribas Real Estate, 2 200 m2 de commerces, ainsi qu'une crèche et un groupe scolaire.

Sur la photo de 2008 on aperçoit les groupements de grues de la construction de la ZAC des Chartreux. Sur l’image de 2008, une première partie de l’opération est terminée en bord de Seine. Les bâtiments avec balcon viennent s’implanter en alignement de la Seine.  Ils sont disposés légèrement en recul afin de permettre le passage d’une promenade sur le chemin de halage en bord de Seine.

Vers l’avant, les bâtiments industriels sont détruits au profit du projet Vallée-rive-gauche. Une promenade continue au bord de la Seine est créée ainsi que « la place de l’Arsenal » devant l’ancien hangar de stockage des engins militaires, actuel siège de Sodexo. Les aménagements sont orchestrés par le CD.  Ils offrent une véritable respiration en bord de Seine. Une piste cyclable, et des plantations améliorent le cadre de vie. Une place importante est faite aux mobilités douces. Les aménagements se poursuivent vers la Place de la Résistance et jusqu’à la Place Vaugirard.

A l’extrême droite du cadrage sur les photographies antérieures à 2008 figure l’autopont, structure de béton et de fer, extrêmement imposante et marquante dans le paysage qui fait également l’objet d’un cadrage photographique pour l’Observatoire (photo n°1 l’autopont du quai Stalingrad). L’autopont a été détruit en 2000. Les voiries ont été depuis entièrement requalifiées.

Sur la Seine à droite de l’image on distingue des péniches. Entre 1996 et 2008, on constate que très peu d’entre elles ont bougé à part celles en premier plan. Les péniches sont habitées, certaines ont été rénovées et d’autres se sont détériorées.

Sur la rive opposée on constate que la végétation croit donnant la sensation d’un espace sur l’eau de plus en plus intimiste et proche des péniches.

 

Aujourd’hui, la croissance de la végétation, les péniches et les nouveaux aménagements plus ouverts sur le fleuve donne l’impression d’un quartier sur l’eau, densément bâti, avec le bâtiment de la «place de l’Arsenal» comme nouveau repère paysager important. Ce quartier se construit tantôt en opposition avec le fleuve (à la droite de l’image : des frontières franches, minérales, en linéaire continu…) tantôt avec le fleuve (à la gauche : berges végétalisées / à la droite de l’image : espaces ouverts, chemin de halage, plantations des rives, habitat sur l’eau…). On note une évolution paysagère très fine de la ville un peu plus tournée vers son bras mort et des actions fortes dans l’aménagement pour privilégier les mobilités douces.

 

*ZAC :  zone d’aménagement concerté

Dynamiques à observer :   

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- Emprises industrielles / Quelle reconversion ?

- Nature spontanée / nature emprisonnée dans les aménagements, quel statut ?

- Liaison d’intérêt écologiques, continuités vertes / création, restauration, fragmentation, annulation ?

- Quelle place donner à l’espace public ? (A l’échelle du piéton, différents tissus, les espaces résiduels) 

- Réhabilitation des logements collectifs / Quelle relation à l’espace public (Passé, présent, futur) ?

- Franges d’infrastructures lourdes / Quels aménagements ?

- Mobilités piétonnes adaptation de l’espace public ?

- Transports collectifs et mobilités douces / Adaptation de l’espace public ?

- Infrastructure dures / structures dégageant des vues, structure qui souligne ? / fracture (piéton, écologique et visuelle…) ?

- Nœud de transport impact et devenir ?

- La Seine , un être vivant. Culture du risque ? Fait-on avec le risque ?

- Construction et déconstruction sur le fleuve / Quelle évolution ? (Toujours ? Comment ? Pourquoi ?)

- Île / Vers l’artificialisation ?

- Bras morts / Des lieux encore à contre temps ?

Contexte paysager et phénomènes observés 

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